Les médecins jouent un rôle essentiel et transverse dans le choix des soins de fin de vie, en collaboration avec le patient et ses proches. Leur mission consiste à informer, accompagner et respecter les volontés du patient, tout en veillant à soulager ses souffrances et à préserver sa dignité. Voici quelques aspects clés du rôle des médecins dans le choix des soins de fin de vie. 

Communication et devoir d’information  

Les médecins sont chargés d’informer leurs patients sur toutes les options de soins de fin de vie disponibles, y compris les traitements palliatifs, les soins de confort et les directives anticipées.  

Ils fournissent des informations claires, loyales et adaptées sur les bénéfices et les risques de chaque option, ainsi que sur les implications médicales et éthiques. Cette information doit être délivrée au cours d’entretiens individuels et peut être complétée par des documents écrits. 

Recueil des souhaits du patient 

Le médecin doit écouter les souhaits et les attentes du patient concernant sa fin de vie, en tenant compte de ses valeurs, de ses croyances et de sa situation personnelle. Il doit également prendre en compte les directives anticipées, si elles existent, et consulter la personne de confiance désignée par le patient, le cas échéant. Il est tenu de documenter et de suivre les directives anticipées des patients dans leurs dossiers médicaux.  

Évaluation de la situation médicale  

Les médecins évaluent la situation médicale du patient en fin de vie en tenant compte de son état de santé, de la progression de sa pathologie et de ses préférences en matière de soins. Ils travaillent en collaboration avec d’autres membres de l’équipe de soins de santé pour élaborer un projet de soins personnalisé. 

Ils aident à déterminer les priorités en matière de traitement en mettant l’accent sur le soulagement des symptômes, la qualité de vie et le respect de la dignité de la personne. Ce projet de soins peut prévoir la mise en œuvre de soins palliatifs et l’accompagnement du patient et de ses proches sur les plans psychologique, social et spirituel.

Concertation et prise de décision partagée 

Le médecin encourage la prise de décision partagée avec le patient et sa famille en tenant compte des attentes et des valeurs de chacun. Il facilite les discussions sur les options de traitement en aidant le patient et ses proches à comprendre les implications de ses choix et en le soutenant dans ses décisions.  

Gestion des symptômes  

Les médecins sont responsables de la gestion efficace des symptômes des patients en fin de vie, tels que la douleur, la dyspnée, la nausée, la confusion, etc. Ils prescrivent des médicaments appropriés et fournissent des conseils sur les stratégies de soulagement.

Coordination des soins  

Le médecin coordonne les soins de fin de vie avec les autres professionnels de santé, y compris les infirmières, les travailleurs sociaux, les conseillers en soins palliatifs et les spécialistes des soins de fin de vie.  

Il veille à ce que les soins soient cohérents, complets et centrés sur les besoins du patient. Il doit également faciliter l’accès du patient aux soins de support (psychologique, social, spirituel, etc.) et aux dispositifs d’aide à domicile ou d’hébergement temporaire.

Respect des décisions du patient  

Le médecin doit respecter les décisions du patient concernant les soins et les traitements qu’il souhaite recevoir ou non, dans le cadre de la loi et des principes éthiques. Il doit également veiller à ce que les décisions prises soient réévaluées régulièrement en fonction de l’évolution de l’état de santé du patient et de ses souhaits.

Qui prend la décision?

Un médecin ne prend jamais seul la décision de la fin de vie.  

Il effectue une évaluation médicale approfondie de la situation du patient en tenant compte de son état de santé, de la progression de sa maladie, et de la probabilité de bénéfice des interventions médicales proposées. 

La décision de mettre en œuvre ou d’arrêter un traitement, de limiter ou d’arrêter l’acharnement thérapeutique, ou encore de mettre en place une sédation profonde et continue jusqu’au décès, doit être prise collégialement par l’équipe médicale et soignante, en prenant en compte l’avis du patient et/ou de ses proches, ainsi que les recommandations des sociétés savantes et les bonnes pratiques professionnelles.  

Le médecin consulte donc d’autres membres de l’équipe soignante (infirmières, travailleurs sociaux, conseillers en soins palliatifs) pour obtenir des informations supplémentaires permettant d’évaluer au mieux l’état du patient. 

Dans certains cas, le médecin doit faire appel à un confrère spécialiste de la pathologie du patient pour recueillir son avis éclairé.

Si le patient est dans l’incapacité d’exprimer sa volonté, le médecin doit se référer aux directives anticipées et/ou consulter la personne de confiance désignée par le patient.

Enfin, le médecin doit motiver la décision prise auprès des proches du patient, et apporter un soutien adapté à leurs besoins et à leurs attentes.

(Crédit photo : iStock / Cavan Images)