Le concept d’éthique rejoint celui de la morale et englobe les réflexions et comportements qu’une personne peut avoir ou non dans un contexte donné. Dans le cadre du travail des auxiliaires de vie, l’éthique se révèle particulièrement importante car ces professionnels demeurent tenus de respecter les volontés ainsi que les croyances des personnes qu’ils assistent. Intégrant leur intimité, ils se doivent de faire preuve de discrétion et d’adapter leur attitude et leur communication en fonction de leur public.
L’éthique et la déontologie dans le travail des auxiliaires de vie
Le travail des auxiliaires de vie consiste à assister des personnes en perte d’autonomie dans leurs tâches quotidiennes : ménage, courses, aide à la toilette, au lever et au coucher. Ces professionnels peuvent intervenir directement au domicile ou bien dans des espaces dédiés comme les ehpad, par exemple. En revanche, leur activité relève du secteur social et non du médical, ces professionnels ne peuvent donc, en aucun cas, décider d’administrer ou de modifier un traitement, même s’ils estiment sur le moment qu’un tel acte s’avère nécessaire. Les principales missions des auxiliaires de vie restent d’accompagner et d’écouter les personnes dont ils prennent soin, pour anticiper leurs besoins afin d’y répondre, sans pour autant donner le sentiment de faire les choses à leur place. Une fonction délicate, donc, encadrée par des règles d’éthique et de déontologie. Si l’éthique renvoie aux valeurs de chacun qu’il convient de respecter en toutes circonstances, la déontologie fixe un cadre dans lequel les professionnels évoluent.
Concernant les auxiliaires de vie, celle-ci prévoit qu’ils travaillent de manière discrète, tout en préservant les droits fondamentaux des individus dont ils s’occupent et en favorisant leur autonomie. Dans la mesure où les auxiliaires de vie accompagnent ces derniers dans leur intimité, ils doivent tenir compte de leurs choix, de leurs croyances et de leur culture. Ils font en sorte de s’intégrer discrètement dans leur intérieur, qui les rassure et leur procure une certaine stabilité, pour leur prodiguer des soins indispensables. Une personne en perte d’autonomie restant un être humain, l’auxiliaire de vie a le devoir de s’adapter à sa situation et ne peut agir sans son consentement. L’échange, la communication et l’explication des gestes techniques pratiqués font naître la confiance nécessaire entre l’auxiliaire de vie, celui qu’il accompagne et ses proches. Cependant, un auxiliaire de vie doit maintenir une certaine distance professionnelle avec les personnes dont il prend soin pour mieux les protéger, elles et leurs proches, de pratiques abusives. Dans certains cas, en effet, les auxiliaires de vie peuvent parfois s’attacher un peu trop à leurs patients et justement ressentir des dilemmes éthiques, difficiles à résoudre de manière strictement professionnelle.
Comment un auxiliaire de vie peut-il résoudre un dilemme éthique ?
Prendre soin quotidiennement d’une personne vulnérable implique de faire quelques choix à sa place, dont certains peuvent aller à l’encontre de sa volonté tout en restant dans son intérêt. Or, à force de côtoyer chaque jour des individus et de les écouter, les auxiliaires de vie peuvent éprouver des difficultés à garder leurs distances et ressentir une charge mentale importante.
La première chose à faire pour résoudre ce type de dilemme consiste à prendre du recul sur la situation. La moindre action menée par un auxiliaire de vie doit, en effet, faire l’objet d’une justification auprès de ses pairs en cas de problème, le professionnel doit donc prendre le temps de réfléchir pour prendre les bonnes décisions. Pour ce faire, l’auxiliaire de vie doit notamment faire preuve d’empathie pour mieux se mettre à la place de celui qu’il accompagne et de son entourage. Il lui faut alors écouter la personne et, si son état de santé ne lui permet plus de s’exprimer, analyser son attitude et son langage non-verbal pour mieux déceler ses craintes et estimer sa compréhension de la situation globale. Le travail des auxiliaires de vie, qui exercent un métier de care, repose donc sur un savant équilibre entre tâches pratiques et écoute active pour tenir compte des besoins et de la personnalité des patients. Une fonction difficile comportant une importante dimension humaine, qui mène bien souvent à des questionnements éthiques. Pour les résoudre, un auxiliaire de vie doit aussi se mettre à la place de l’entourage de la personne qu’il accompagne et tenir compte des valeurs de chacun, toujours dans l’intérêt du patient. En replaçant la situation dans un contexte plus large et en délivrant toutes les informations dont il dispose à la personne vulnérable, ses proches mais aussi ses pairs, l’auxiliaire de vie peut alors trouver une solution adaptée ou proposer plusieurs pistes d’évolution afin de prendre une décision qui convienne à tout le monde.
Un auxiliaire de vie occupe souvent une place importante dans le quotidien de ceux qu’il accompagne. Il représente une compagnie bien souvent attendue et indispensable pour se sentir mieux. Ce rôle, à la fois physique et psychologique, comporte toutefois quelques responsabilités, notamment celle de ne pas sortir des limites fixées par la profession. Un aidant professionnel ne peut s’occuper du traitement des individus qu’il assiste et doit toujours faire passer l’intérêt de ces derniers avant l’éventuel attachement qu’il éprouve pour eux.
Sources :
https://www.espace-ethique.org/sites/default/files/CAHIER-5-031016.pdf
(Crédit photo : iStock)