Ces dernières années, le nombre de personnes âgées souhaitant rester le plus longtemps possible dans l’environnement familier de leur logement est en recrudescence.
Toutefois, vieillir chez soi demande quelques travaux d’adaptation afin de sécuriser la circulation, faciliter les gestes du quotidien et éviter les risques d’accidents domestiques.
Quels sont les aménagements à envisager ? Quel est le coût de l’adaptation du domicile à la perte d’autonomie ?
Une adaptation personnalisée
Naturellement, le type d’aménagement dépend du type de perte d’autonomie de la personne et des nouveaux besoins inhérents.
L’adaptation d’un logement peut aller de l’installation de quelques éléments à des travaux de modification structurelle plus importants.
Dans un premier temps, il convient de se rapprocher des structures de conseil spécialisées dans l’accompagnement à l’adaptation du domicile, comme le Centre communal d’action sociale (CCAS) de votre commune, l’ADIL (Agence départementale d’information sur le logement) de votre département ou la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), par exemple.
Dans le cadre d’une demande d’APA (Allocation personnalisée d’autonomie), les services du Conseil départemental vont venir à votre domicile pour étudier minutieusement vos besoins pour adapter votre logement. Puis, ils vont établir un plan d’aide technique et financier, en fonction de votre situation et de vos revenus.
N’attendez pas d’être dans l’urgence pour entamer les démarches. Plus vous commencerez l’aménagement tôt, mieux vous pourrez vous familiariser avec les modifications et plus les dépenses (parfois lourdes) liées aux travaux pourront être lissées dans le temps.
Les trois pièces du logement à adapter en priorité
La salle de bain, la cuisine et la chambre à coucher sont les trois pièces à réaménager prioritairement pour un environnement sécurisé.
La salle de bain
La salle de bain est la pièce qui comporte le plus de risques de chutes en raison de l’humidité du sol.
Voici une liste d’équipements et de travaux qui permettent d’adapter la salle de bain, ainsi que leurs fourchettes de coûts hors pose :
- Baignoire à porte : de 2000 à 20 000 euros ;
- Douche senior à l’italienne ou de plain-pied : de 800 à 6000 euros ;
- Rehausseur de toilettes : de 25 à 300 euros ;
- Barre d’appui : de 10 à 500 euros ;
- Chaise de douche : de 50 à 600 euros ;
- Tapis antidérapant : de 10 à 80 euros ;
- Revêtement de sol antidérapant : de 10 à 50 euros/m².
La cuisine
Comme la salle de bain, la cuisine est une pièce à risques : électrocution, brûlures, ustensiles coupants, difficultés d’accès aux meubles et aux produits, chutes, etc. Elle est le siège de nombreux accidents domestiques chez les personnes âgées.
Pour y remédier et pour sécuriser cette pièce, voici les solutions et la fourchette de prix associée (hors pose) :
- Pose de plaques à induction pour limiter les risques de brûlures : de 45 à 500 euros ;
- Étagères escamotables plus faciles d’accès : de 300 à 800 euros ;
- Revêtement de sol antidérapant pour limiter le risque de chute : de 10 à 50 euros/m² ;
- Évier ergonomique : de 180 à 1000 euros ;
- Mitigeur à levier plus facile à utiliser : de 30 à 180 euros.
La chambre à coucher
L’aménagement de la chambre d’une personne en perte d’autonomie concerne principalement le lit pour faciliter les transferts du lever et du coucher.
Selon votre budget, vous pouvez opter pour un lit médicalisé avec télécommande ou conserver votre lit actuel en y ajoutant simplement des barres d’appui et/ou une potence.
Voici une liste des éléments à installer pour adapter votre chambre et leurs coûts hors pose :
- Lit médicalisé : de 1600 à 10 000 euros ;
- Potence de lit : de 200 à 400 euros ;
- Barre d’appui : de 50 à 400 euros ;
- Barrière de lit : de 60 à 250 euros ;
- Volets roulants électriques : de 400 à 1000 euros.
Si votre chambre n’est pas au rez-de-chaussée, vous aurez peut-être besoin d’un monte-escalier (3000 € environ) ou de transformer une pièce du rez-de-chaussée en chambre.
D’autres équipements complémentaires peuvent être proposés, notamment :
- Un service de téléassistance (prévention des chutes) : abonnement annuel (200 €) + achat du boîtier (40 €) ;
- Un déambulateur pour les transferts (50 € à 600 €).
Tous les prix indiqués ici sont purement indicatifs. Ils peuvent varier selon le fabricant, la qualité des produits, les prestations et les garanties.
Selon les aménagements nécessaires, la modification du logement d’une personne âgée représente des coûts élevés. Cela peut vite peser sur le budget d’un retraité avec un revenu modeste. Aussi, il existe plusieurs dispositifs d’aide pour accompagner les personnes en perte d’autonomie et leurs proches dans l’aménagement de leur maison, notamment MaPrimeAdapt’, lancé en janvier 2024 et proposant des aides allant de 50 à 70 % du coût des travaux.
(Crédit photo : iStock / JodiJacobson)