Depuis la loi du 22 décembre 1976, aussi appelée loi Cavaillet, le don d’organes est présumé automatique en France, lorsque le défunt n’a pas manifesté de refus de son vivant. Si cette initiative a été une avancée considérable pour la biomédecine, permettant d’éviter de lourdes démarches de consentement qui ralentissaient les donneurs, il n’est pas toujours facile d’envisager de donner ses organes. Si vous souhaitez connaître les démarches à effectuer pour refuser le prélèvement d’organes ou de tissus après votre décès, voici un récapitulatif de ce que vous devez savoir.
En quoi consiste le refus du don d’organes ?
Si vous ne souhaitez pas donner vos organes ou tissus après votre décès, il est tout à fait possible de manifester un refus. Cela est même recommandé, puisqu’à défaut, vous serez considéré comme un donneur présumé. De la même façon, il faut avoir à l’esprit que le refus peut être partiel, et ne concerner que certains organes et tissus en particulier.
Pourquoi refuser le prélèvement d’organes ?
Pour certaines personnes, il peut être difficile d’envisager le prélèvement des organes, et cela pour plusieurs raisons. Non seulement par égard pour la famille, qui peut être amenée à se sentir mal à l’aise vis-à-vis de la dégradation du corps due aux différents prélèvements, ou même encore par conviction religieuse, puisque certaines croyances ne permettent pas de toucher à la dépouille d’un défunt. Enfin, dans certains cas, la personne qui refuse ne souhaite simplement pas voir ses organes réparties entre différents receveurs.
Comment refuser de devenir donneur d’organes ?
La médecine ayant constamment besoin de donneurs d’organes, il est primordial de manifester clairement un refus de son vivant si vous souhaitez vous opposer au don. Pour cela, vous disposez de trois moyens différents.
D’abord, il est possible de s’inscrire sur le registre national des refus, intégralement disponible en ligne, et qui recense tous les donneurs n’ayant pas donné leur consentement au prélèvement de leurs organes. Suite au décès de leurs patients, les médecins en charge du défunt sont obligés de consulter ce document, géré lui-même par l’Agence de la biomédecine. Lorsque le nom de la personne s’y trouve, les détails de son refus sont passés en revue, pour savoir si elle ne souhaite aucun prélèvement, ou si elle s’oppose uniquement à une liste définie.
De la même façon, il est aussi possible de manifester un refus par écrit, en donnant un courrier daté et signé à vos proches, qui transmettront l’opposition en temps voulu. Si vous n’êtes pas en mesure d’écrire par vous-même, vous pouvez faire rédiger le document par un tiers, à condition que deux témoins puissent attester de l’origine de celui-ci.
Enfin, vous pouvez aussi manifester votre refus oralement, tout en sachant que vos proches seront alors obligés de retranscrire fidèlement les circonstances de l’expression de votre opposition après votre décès.
L’inscription sur le registre national des refus est néanmoins le moyen le plus direct et le plus pratique, surtout si vous souhaitez éviter une charge mentale à vos proches après le décès.
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