En raison du mystère qu’elle représente, la mort fait l’objet d’un éternel tabou dans la plupart des sociétés occidentales. Pourtant, parler de la mort et de la fin de vie participe à apaiser la peur liée à cette grande inconnue et offre la possibilité de communiquer ses choix relatifs à la fin de vie en cas de maladie grave ou d’accident. Ainsi, le moment venu, les proches de la personne malade sauront faire respecter ses volontés. Il semble donc intéressant d’aborder le sujet, ce qui peut se faire à tout moment de la vie.
Utiliser une actualité pour aborder le sujet
Parler de la mort et de la fin de vie reste une démarche délicate au quotidien. La plupart des personnes trouvent ce sujet anxiogène ou déprimant et l’aborder de manière légère semble assez difficile. Quelques astuces peuvent toutefois permettre d’amorcer la discussion, notamment les actualités.
Certaines thématiques telles que les épidémies mondiales, les catastrophes naturelles ou même les faits divers se déroulant à travers le monde offrent la possibilité d’entamer la conversation sur la mort. Si ces sujets restent évidemment tragiques, ils constituent une bonne occasion de parler de la fin de vie, notamment en posant des questions d’apparence très simples comme « que feriez-vous si, moi aussi, je tombais gravement malade ? » ou bien « si vous aviez un accident comme celui-ci qui vous plongeait dans le coma, que voudriez-vous que je fasse ? ». De même, l’annonce du décès d’une célébrité représente l’opportunité de lancer le sujet. En effet, les obsèques de stars très connues font souvent l’objet d’un suivi médiatique important qui permet d’évoquer le même type de questionnements : « Et s’il arrivait la même chose à l’un d’entre nous, que ferions-nous ? » « Et vous, préféreriez-vous un enterrement ou une crémation ? ».
Si ces conversations paraissent, de l’extérieur, plutôt informelles, elles confèrent un premier aperçu du point de vue des participants et permettent de creuser certaines problématiques. Parmi les sujets à évoquer dans ce type de situations figurent notamment la rédaction de directives anticipées, le choix d’une personne de confiance ou encore la demande d’une sédation profonde jusqu’au décès en cas de trop grande souffrance, par exemple.
Créer un environnement bienveillant pour parler de la mort et de la fin de vie
Pour que chacun se sente suffisamment à l’aise au moment d’aborder ce type de sujet, il demeure important de mettre en place un climat d’écoute et de bienveillance, surtout si la conversation implique une personne en fin de vie. Cette dernière peut s’avérer sous le choc ou extrêmement angoissée à l’idée d’évoquer sa mort, il ne faut donc pas la brusquer et l’inviter tranquillement à communiquer sur ses envies, ses besoins et ses souhaits. Suite à l’annonce de la fin de vie par le médecin, certains patients ont besoin de parler tandis que d’autres préfèrent le silence et l’introspection avant de s’exprimer. Il convient donc de s’adapter au rythme et aux réactions de chaque individu. De manière générale, il ne faut pas hésiter à se montrer affectueux, tactile, à lui dire « je t’aime » et autres paroles et gestes réconfortants. Entourer la personne d’amour et de soutien participe à la mettre en confiance et l’aide à s’exprimer plus facilement.
La famille ainsi que les soignants à l’écoute du malade doivent, par ailleurs, faire preuve de transparence avec ce dernier pour que ses décisions restent les plus éclairées possibles. Minimiser la maladie ou la douleur peut paraître infantilisant et n’encourage pas l’individu à se confier, en plus de le plonger dans l’erreur et la confusion.
Demander l’accompagnement d’un professionnel en soins palliatifs
Amener soi-même la discussion autour de la mort et de la fin de vie en tant que proche aidant peut se révéler, malgré tout, particulièrement difficile. Dans ce cas, les professionnels de santé spécialisés en soins palliatifs peuvent prendre le relais en aidant les malades à se confier et à partager leurs sentiments dans ce moment charnière. Les psychologues, par exemple, ont suivi la formation adaptée pour amener les patients à s’exprimer sur ce type de sujets. Ils peuvent jouer un rôle de facilitateur pour encourager les malades à extérioriser leurs angoisses et à les apaiser, en plus de tout le soutien offert par les proches. Parler de la mort et de la fin de vie avec des professionnels peut d’ailleurs s’avérer rassurant, autant pour les aidants familiaux que pour les personnes concernées, il ne faut donc pas hésiter à solliciter leur aide dans ce moment difficile.
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