S’occuper d’un parent invalide ou d’un enfant handicapé à domicile a généralement des conséquences importantes sur la carrière, et par conséquent, sur la retraite des aidants familiaux.
Le système de retraite français prévoit donc des compensations afin de tenir compte de ces situations particulières : majoration de trimestres de retraite, possibilité de partir à 65 ans à taux plein, assurance vieillesse gratuite pour les parents aidants au foyer…
Pour en bénéficier, il faut remplir certaines conditions, moins exigeantes s’il s’agit de votre enfant. Faisons le point sur les dispositifs qui existent.
Pour éviter le phénomène de « double peine », des dispositifs ont été mis en place pour compenser le manque à gagner sur les retraites des aidants ayant interrompu leur activité professionnelle afin de s’occuper d’une personne handicapée ou en perte d’autonomie.
La continuité de l’assurance vieillesse des parents aidants
Si vous accompagnez un enfant ou un adulte en situation de handicap et que vous avez interrompu ou diminué votre activité professionnelle pour vous en occuper à la maison, vous pouvez bénéficier, sous certaines conditions, de l’Assurance vieillesse du parent au foyer (AVPF), qui vous garantit une continuité dans les droits à la retraite en vous permettant de valider des trimestres de cotisation.
Ainsi, vous pouvez bénéficier d’une majoration de durée de l’assurance si vous élevez ou avez élevé un enfant handicapé. Il n’y a d’ailleurs pas d’obligation de lien de parenté pour bénéficier de cette prestation. À raison d’un trimestre pour chaque période de 30 mois, vous pouvez recevoir jusqu’à 8 trimestres supplémentaires.
Depuis le 1er septembre 2023, l’AVPF ne s’adresse qu’aux parents au foyer qui bénéficient du complément familial, de l’allocation de base de la Prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) ou de la Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE), sous certaines conditions de ressources et d’âge de l’enfant.
La retraite à taux plein à 65 ans pour les aidants
Si votre rôle d’aidant vous a contraint à interrompre votre activité professionnelle pendant au moins 30 mois consécutifs pour vous occuper d’un enfant ou d’un proche en situation de handicap, vous pouvez prétendre à une retraite à taux plein à 65 ans, au lieu de 67 ans.
L’Assurance vieillesse des aidants (AVA)
La réforme des retraites de 2023 a créé un nouveau dispositif d’assurance vieillesse pour les aidants, entré en vigueur le 1er septembre 2023 : l’Assurance vieillesse des aidants (AVA).
Il permet la constitution des droits à la retraite des personnes cessant ou réduisant leur activité professionnelle pour s’occuper d’un enfant ou d’une personne gravement malade, en perte d’autonomie ou en situation de handicap.
Peuvent être affiliés à l’AVA les bénéficiaires :
- De l’Allocation journalière de présence parentale (AJPP) ;
- De l’Allocation journalière du proche aidant (AJPA) ;
- Du congé de proche aidant.
Les conditions pour en bénéficier :
- La personne dont vous avez la charge doit présenter un taux d’incapacité permanente de 80 % au minimum.
- Son état nécessite une assistance ou une présence à son domicile (ou une prise en charge partielle dans un service médico-social).
- Vous ne devez pas gagner plus de 63 % du plafond de la Sécurité sociale.
- Vous avez réduit ou stoppé votre activité professionnelle.
Les parents d’enfant handicapé dont le taux d’incapacité est inférieur à 80 %, mais qui sont éligibles au complément de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), bénéficient de l’AVA.
Les aidants d’adulte handicapé peuvent avoir droit à l’AVA même s’ils n’habitent pas avec lui et n’ont pas de lien familial. Le seul critère valable est un lien stable et étroit avec la personne aidée.
De plus amples informations et des détails sur les conditions requises sont disponibles en suivant le lien vers le portail Info-retraite.
Dans un contexte d’évolution de la législation, il convient de consulter les informations les plus actualisées auprès des organismes de sécurité sociale, de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), ou d’autres instances compétentes pour obtenir des informations récentes sur vos droits à la retraite en tant qu’aidants familiaux en France.
(Crédit photo : iStock / Abraham Gonzalez Fernandez)