Avec l’âge, à cause d’une maladie ou à la suite d’un accident, il est possible qu’un de vos proches ait besoin d’une assistance au quotidien, pour pallier sa dépendance. Prendre cette responsabilité, c’est endosser le rôle d’aidant. Mais ce statut si particulier demande patience, sacrifices, disponibilité et polyvalence. En effet, en tant qu’aidant, vous pouvez être amené à aider votre proche à se nourrir, se laver, faire ses courses, ou encore à l’accompagner à ses rendez-vous médicaux, mais également à effectuer pour lui des démarches administratives, voire à assumer la gestion de ses comptes bancaires en cas de tutelle, et ce à titre non professionnel. Il peut donc être utile d’officialiser ce statut afin d’obtenir la reconnaissance, les droits et les aides nécessaires à un équilibre entre votre vie personnelle, votre vie professionnelle – qui doit parfois être mise de côté pour vous occuper de votre proche dépendant – et votre vie d’aidant.
Pour vous aider à y voir plus clair, faisons le point sur ce qu’implique le rôle d’aidant, sur l’officialisation de ce statut ainsi que sur les aides et les droits dont vous pouvez disposer.
Le rôle d’aidant
L’aidant soutient quotidiennement un proche dépendant en fin de vie. Il peut s’agir d’un parent âgé, ou d’un porche victime d’une maladie ou d’un accident. Mais l’aidant familial n’est pas un professionnel. Il adapte son emploi du temps et ses obligations personnelles pour se mettre au service de son proche. Si leur rôle est essentiel – pour ne pas dire indispensable – il n’en reste pas moins lourd à porter.
Aidant naturel ou aidant familial ?
Sans même en avoir conscience, de nombreuses personnes endossent ce rôle, par amour pour leur famille. Si la mission de l’aidant naturel et de l’aidant familial est la même, le statut juridique diffère cependant.
Par aidant naturel, on entend donc toute personne qui choisit d’accompagner son proche de manière volontaire, pour soulager son quotidien, à titre non professionnel. Ainsi, si vous faites les courses d’un de vos proches dépendant toutes les semaines, que vous l’accompagnez à ses rendez-vous ou que vous cuisinez pour lui plusieurs fois dans la semaine par exemple, vous êtes aidant naturel.
L’aidant familial bénéficie quant à lui d’un statut juridique clair, encadré par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005. Mais la mission reste la même : accompagner son proche âgé ou handicapé au quotidien, pour l’aider dans des tâches variées, allant de la vie de tous les jours comme le repas ou les courses à la prise de rendez-vous, en passant par une gestion administrative et financière. L’aidant familial est une personne qui entretient des liens étroits, stables et de confiance avec le proche aidé. Il peut donc s’agir « du conjoint, du partenaire de PACS ou du concubin, d’un parent ou un allié ou d’une personne résidant avec elle ».
Pour obtenir ce statut, il convient d’en faire la demande par courrier. Pourquoi ? Parce qu’à l’inverse de l’aidant naturel, qui ne bénéficie d’aucun réel statut juridique, le statut d’aidant familial permet d’avoir recours à des droits et des aides, financières notamment, mais également de faire valoir ce statut auprès de votre employeur, afin d’adapter au mieux votre vie professionnelle et votre emploi du temps aux besoins de votre proche, lorsque cela est nécessaire.
Aide au répit
Parce que le rôle d’aidant peut s’avérer épuisant, tant sur le plan physique que sur le plan moral, les aidants familiaux peuvent bénéficier de l’aide au répit. Cette aide permet d’obtenir du temps pour se reposer, en confiant temporairement votre proche aidé – à condition qu’il bénéficie de l’APA – à une famille ou une structure, agréées par le Conseil départemental. Une aide est également possible en cas d’hospitalisation au cas où vous, aidant familial, seriez hospitalisé, pour que votre proche ne soit pas livré à lui-même et continue de bénéficier de l’assistance dont il a besoin.
Congé proche aidant
En tant qu’aidant familial et salarié, vous pouvez également bénéficier du congé proche aidant. Celui-ci vous permet de réduire temporairement votre temps de travail sans pour autant perdre votre poste, dans le but d’accompagner une personne proche en perte d’autonomie, à condition que celle-ci réside en France. Ce congé est accordé pour une durée maximum de 3 mois, et doit être demandé au moins 1 mois avant la date de début souhaitée. Si vous réunissez bel et bien toutes les conditions nécessaires, votre employeur ne peut pas vous refuser ce droit.
Allocation journalière du proche aidant
En tant qu’aidant, il est parfois nécessaire de réduire votre temps de travail afin de vous rendre davantage disponible aux besoins de votre proche en fin de vie. Parfois même, dans certains cas et selon le niveau de dépendance, l’aidant est obligé de cesser temporairement son activité professionnelle. Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez alors demander à percevoir l’allocation journalière du proche aidant. Celle-ci vise à compenser la perte de salaire engendrée par votre engagement auprès du proche aidé. Cette aide est conditionnée à certains critères. Vous devez :
- Justifier d’une activité professionnelle ;
- Avoir le statut d’aidant familial ;
- Effectuer au préalable une demande de congé de proche aidant à votre employeur.
Ainsi, le rôle d’aidant implique de nombreux sacrifices, par amour pour le proche que vous choisissez d’aider. Cependant, le statut d’aidant familial peut permettre d’accéder à plusieurs aides et droits spécifiquement prévus pour vous permettre de garder un équilibre et de préserver au maximum votre santé physique et mentale.
(Crédit photo : iStock – FredFroese)