Même si les parents sont proches de leurs enfants ou entretiennent de bonnes relations avec les adolescents, ils ne peuvent pas prévoir leurs réactions face au deuil d’une personne proche. L’âge et le développement psychique de chaque enfant étant différent, les attitudes face au deuil le seront également.
Comment faire face au deuil avec de jeunes enfants ?
Face au deuil, les jeunes enfants sont souvent démunis. Ils restent discrets, cherchant même parfois à se faire oublier. Ils ne communiquent pas sur leurs sentiments de tristesse, ne partagent que rarement leur chagrin, et évoquent l’absence du défunt avec étonnement.
Dès l’école maternelle et jusqu’à l’âge de 9 ans (environ), les plus jeunes questionnent leurs parents au sujet de la mort. Avec les mots qui conviennent ces derniers doivent répondre, sans mensonge ni évitement, même s’il n’est pas nécessaire de fournir trop de détails.
Vers l’âge de 10 ans, les enfants ont conscience que la mort est irréversible et inexorable : la personne décédée ne reviendra pas et tout le monde est concerné. A cet âge, l’enfant assimile le cycle de la vie, de fœtus à bébé, puis d’enfant à adolescent, ensuite de l’âge adulte au stade de la vieillesse et enfin la mort. Il apprend également que la mort peut survenir quel que soit l’âge de la personne, par maladie, accident ou suicide.
Ces notions sont troublantes voire choquantes, et l’enfant qui fait face au deuil peut être perturbé. Les parents et des adultes proches de la famille (marraine, oncle, médecin) entourent l’enfant endeuillé afin de le rassurer sur son avenir et de lui donner les moyens d’aborder le travail du deuil.
Comment faire face au deuil avec des adolescents ?
Les réactions de l’adolescent endeuillé se rapprochent plus de celles d’un adulte que de celle d’un enfant. Pourtant, sans avoir les ressources psychiques de l’adulte, le décès d’un parent entraîne fréquemment des réactions paradoxales.
Le travail du deuil oblige l’adolescent, alors qui “désidéalise” ses parents à faire l’inverse avec la personne décédée. Ces attitudes ambivalentes confrontent l’adolescent endeuillé à un fort sentiment de honte et de culpabilité. S’il s’agit du décès d’un parent (père ou mère), l’adolescent en recherche de repères, peut s’identifier au défunt pour le remplacer ou a contrario, partir à la recherche d’un modèle de substitution, extérieur à son entourage.
L’adolescent endeuillé partage ses émotions avec ses amis plutôt qu’avec ses parents. Sans rejet de ces derniers, le groupe qui l’accueille le rassure, il se sent compris. Il oublie la place que ses parents lui attribuent au sein de la famille. Il a l’opportunité d’évacuer le sentiment de culpabilité qui pourrait l’amener à penser au suicide.
Faire face au deuil avec un adolescent c’est tenter de passer du temps avec lui, de le rassurer sur son avenir, de lui parler du défunt et de la façon dont il est mort. Les parents peuvent avouer leurs sentiments face à ce deuil et l’adolescent intégrer qu’il n’est pas le seul à ressentir de la souffrance et de la douleur.
Les parents sont tenus de ne pas chercher à protéger leur enfant face au deuil. S’il subsiste des zones d’ombre, elles renforcent les doutes et le mal-être de l’adolescent. Les parents peuvent, sans aucun doute, accepter que l’adolescent assiste aux funérailles et même, ils peuvent le solliciter pour l’organisation et lui proposer d’écrire un texte afin de le lire lors de la cérémonie.
Les parents face au deuil des enfants
Chaque personne vit le deuil en fonction de son attachement au défunt, de ses ressources psychiques, de son âge et de son expérience. L’adulte et l’enfant endeuillés rencontrent des difficultés qui leur sont propres.
Face aux enfants, les parents ont peur et s’interrogent sur la bonne façon d’aborder les étapes du deuil : choc et déni, colère, négociation, dépression et acceptation. Bien entendu, il n’est pas possible d’informer les enfants en ces termes, le rôle du parent est alors de trouver les bons mots.
L’enfant qui vit le deuil intensément, guette souvent les réactions des adultes et de ses parents en particulier. Il cache son chagrin afin de préserver son entourage, mais par-dessus tout, il veut comprendre.
De façon systématique, vivre un deuil avec des enfants engage l’implication des parents. Si un enfant s’interroge sur la perte d’un proche, les parents n’ont pas d’autres choix que d’être honnêtes et d’aborder la réalité.
Eluder une question ou se réfugier dans une vérité arrangée risque de blesser votre enfant.
Faire face au deuil avec des enfants est un processus délicat qui, en plus de tenir compte de la maturité de l’enfant, inclut la place du défunt dans la vie de celui-ci.
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