Très vite, dès qu’il sait parler et parfois même sans faire de phrases parfaites, un enfant pose des questions. Un jour, en sortant de l’école, ces questions abordent le délicat sujet de la mort. Souvent gênantes, parfois déconcertantes, ces interrogations sont touchantes et les parents doivent trouver le moyen d’y répondre.
De quelle façon leur parler de la mort ? Comment expliquer aux plus jeunes que la vie n’a de sens que parce que la mort existe ?
Voilà une démarche qui semble parfois inaccessible à certains parents, préférant ignorer les questions de leurs enfants : « Il est trop jeune pour comprendre » ou « à son âge, il ne doit pas entendre parler de la mort ». Pourtant, la curiosité de l’enfant face au décès est naturelle.
Les enfants parlent de la mort aussi facilement que de leur repas à la cantine et ils posent des questions auxquelles les parents doivent trouver des réponses, même si parfois, ce n’est pas simple.
Comment expliquer la mort aux plus jeunes ?
Les parents doivent savoir que les seules blessures qu’ils risquent d’imposer à leur enfant sont celles issues du silence, de l’évitement et du mensonge. L’enfant qui cherche des réponses imagine souvent le pire, il peut même se sentir responsable de la situation et être envahi par la culpabilité.
Alors, sans “forcer” l’enfant à parler de la mort, les parents peuvent saisir les occasions de la vie quotidienne où la mort se manifeste pour orienter la conversation : la mort du héros dans un jeu vidéo, un attentat relaté aux actualités, la disparition du héros du dessin animé, l’insecte que l’on trouve mort dans le jardin.
Dans ce cas, les parents doivent laisser l’enfant mener la conversation et tenter de lui apporter des réponses en choisissant les mots.
Expliquer la mort en fonction de l’âge des enfants !
Les parents doivent expliquer la mort avec des paroles que l’enfant peut assimiler, sans risque d’être perturbants. Les parents doivent choisir leur vocabulaire.
Un enfant va commencer à se poser des questions sur la mort à l’âge de 3 ou 4 ans, lorsqu’il rentre à l’école et commence à découvrir le Monde. S’il est sceptique devant le poisson rouge qui ne nage plus, parlez-lui du cycle de la nature : les bourgeons, puis les fleurs qui s’ouvrent, se fanent et disparaissent. Si l’enfant est réceptif, faites le parallèle avec le cycle de notre vie.
Vers l’âge de 5 ans, l’enfant acquiert les premières notions sur la mort. Il sait que le cœur ne bat plus et qu’il est impossible de parler avec la personne décédée. Puis, entre 5 et 7 ans, les enfants sont en âge de comprendre que la mort est permanente et que la personne décédée ne va pas revenir, même si la notion de durée et de “temps qui passe” n’est pas encore bien acquise.
A l’âge de 9 ans, les enfants savent que les personnes âgées meurent, mais que les jeunes meurent également. Ils sont conscients que la mort est irréversible et qu’elle peut toucher les jeunes comme les moins jeunes.
Expliquer la mort avec un vocabulaire adapté
En règle générale, lorsque les parents parlent de la mort à leur enfant, ils doivent être francs et employer un ton naturel et un vocabulaire adapté.
Le parent qui répond “ton chien est parti en vacances” ou “mamie s’est endormie” ou encore “papi est au ciel” lorsque l’enfant s’interroge sur leur absence, risque de l’effrayer. Il aura peur de ne pas revenir de vacances, peur d’aller se coucher et refusera de prendre l’avion.
Il ne faut pas être désinvolte mais plutôt rester proche de la réalité, même si celle des adultes est éloignée de celle des plus jeunes.
Si la perte d’un grand père est due à la maladie, expliquez à votre enfant que certaines maladies très graves ne guérissent pas toujours. En contrepartie, dites-lui que le rhume n’est pas dangereux et que papa et maman sont en bonne santé.
Son grand père ne reviendra mais il peut en parler avec sa grand-mère et ainsi, partager sa peine et son chagrin. Pourquoi ne pas passer un moment en famille à regarder les photos ou les vidéos et évoquer les souvenirs joyeux ?
L’enfant attend la vérité sur la mort et parfois même sur le devenir du corps du défunt. Si l’enfant assiste aux obsèques d’un parent ou d’un grand parent, il est témoin du départ de la personne décédée et de la tristesse des adultes. C’est aussi l’occasion d’entendre des anecdotes sur le défunt ou, pour l’enfant plus âgé, adolescent ou pré-adolescent, de prendre la parole afin de rendre hommage au défunt.
Les parents peuvent s’inspirer de livres s’ils pensent ne pas savoir expliquer la mort aux plus jeunes de leurs enfants car les émotions et la culpabilité face au deuil sont parfois bloquantes. Parents et enfants peuvent aussi consulter un psychologue et avancer ensemble dans le processus de deuil.
Crédit photo : iStock