Ce 6 septembre 2021, l’un des monuments du cinéma français est décédé. A 88 ans, Jean-Paul Belmondo, tendrement surnommé Bébel, a rendu son dernier souffle. Retour sur la carrière de l’acteur, dont le talent n’est plus à décrire.
Belmondo, une passion précoce pour le jeu d’acteur
Jean-Paul Belmondo naît le jour le 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine (France). Le jeune garçon est issu d’une famille d’artistes. Il est le fils du sculpteur Paul Belmondo, et de l’artiste-peintre Madeleine Raynaud-Richard. Belmondo a un frère aîné, Alain (né en 1931), et une petite sœur, Muriel (née en 1945). La famille évolue dans le 14ème arrondissement de Paris.
Les études ne l’intéressant pas, le futur acteur se passionne pour le sport et principalement pour la boxe amateur puis s’essaie à une carrière professionnelle dans ce milieu. Mais cette passion est de courte durée puisqu’à 15 ans, Jean-Paul Belmondo délaisse les gants de boxe pour le théâtre. Il souhaite réaliser son rêve et devenir comédien.
Jean-Paul Belmondo et le théâtre
En 1951, Jean-Paul Belmondo intègre le Conservatoire national de Paris en auditeur libre. Il réussit le concours d’entrée en 1952 après deux échecs. Ses professeurs sont peu optimistes face au talent du jeune homme. Durant sa formation, Jean-Paul Belmondo se lie d’amitié avec Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle ou encore Bruno Cremer. Sa carrière sur les planches débute toutefois grâce à Médée (1953), Le malade imaginaire (1954), Fantasio (1955), Oscar (1958)…
Mais en 1958, Belmondo change de cap et teste le cinéma. Il décroche ainsi un premier petit rôle au cinéma dans Sois belle et tais-toi du réalisateur Marc Allégret.
Les salles obscures séduites par Bébel
A son retour du service militaire en Algérie, qui l’a contraint à mettre sa carrière entre parenthèses, Jean-Paul Belmondo joue son premier rôle important dans A double tour, réalisé par Claude Chabrol. Le charisme de l’acteur et sa carrure font de Belmondo l’acteur fétiche de Jean-Luc Godard, qui lui confie le rôle principal d’À bout de souffle en 1960. C’est le début de la consécration pour l’acteur. Le film rencontre un succès phénoménal et le public se montre très réceptif à son jeu d’acteur. Les rôles s’enchaînent alors dans les années 60. On le retrouve dans Une femme est une femme (1961) et Pierrot le fou (1965) Léon Morin, prêtre en 1961, L’Homme de Rio en 1964. Il réalise des entrées énormes au box-office. Les réalisateurs se l’arrachent à tel point que Jean-Paul Belmondo tourne à un rythme effréné dans les films comme Un singe en hiver, L’aîné des Ferchaux, Paris brûle-t-il ?
L’apothéose de Belmondo
Les années 70 et 80 marquent un tournant dans la carrière de Belmondo qui brille dans des films d’action. Il faut d’ailleurs noter qu’il réalise lui-même ses cascades. Le succès est tel que l’acteur fonde la société de production Cerito Films en 1971. Jean-Paul Belmondo continue en parallèle ses apparitions au cinéma dans La Scoumoune (1972), Le magnifique (1973), Peur sur la ville (1975), Le professionnel (1981), L’as des as (1982)… Dans les années 80, on le retrouve dans plusieurs comédies : Joyeuses Pâques de Georges Lautner et Hold-up d’Alexandre Arcady. Le solitaire est le dernier policier dans lequel Belmondo joue. En février 1989, l’acteur est récompensé pour son talent et reçoit le César du Meilleur acteur pour son rôle dans Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch.
A la fin des années 80, Jean-Paul Belmondo retourne à sa première passion : le théâtre. Il y retrouve Robert Hossein pour interpréter Cyrano de Bergerac (1989) à Paris. Il débute une tournée mondiale qui le conduit jusqu’au Japon. Jean-Paul Belmondo achète le Théâtre des Variétés à Paris, après avoir revendu sa société de production. Là, il se produit dans La puce à l’oreille. Il se fait toutefois très discret au cinéma.
Les années 2000
Le 8 août 2001, Jean-Paul Belmondo est victime d’un accident vasculaire cérébral. L’acteur reste très fragilisé par cet accident, et se fait encore plus discret. Il apparaît toutefois en 2009, dans le film de Francis Huster, Un homme et son chien.
Les hommages pleuvent ensuite pour l’acteur. En 2011, Jean-Paul Belmondo reçoit une Palme d’honneur lors du Festival de Cannes. En 2015, Paul Belmondo, son fils, réalise un documentaire sur son parcours dont le titre est Belmondo par Belmondo. Deux ans plus tard, la 42ème cérémonie des César lui rend hommage en lui dédiant la cérémonie.
Le 6 septembre 2021, l’avocat de Jean-Paul Belmondo annonce le décès de l’acteur, à l’âge de 88 ans. Laissez-lui une pensée sur la page commémorative dédiée à l’acteur français.
(Crédit photo : © Georges Biard / Wikimedia / Creative Commons BY-SA 3.0)