Si les changements de saison peuvent avoir des effets sur tous et à tous les âges, en tant que sénior, vous pouvez vous sentir particulièrement affecté par ces phénomènes. En effet, à l’approche de l’hiver ou du passage à l’heure d’été, les risques auxquels vous faites face d’ordinaire, comme l’isolement, les troubles du sommeil, ou le manque d’activité physique, peuvent être décuplés. Pour se prémunir contre ces risques, il faut avant tout comprendre comment les changements saisonniers peuvent vous affecter.
Les effets du changement d’heure sur votre bien-être
Adapter votre rythme à la nouvelle saison
Instaurés en France depuis la fin des années 70, les changements d’heures rythment les saisons, mais aussi votre vie. Peu importe l’âge, il est très courant de ressentir un décalage à l’approche d’une nouvelle saison, et d’autant plus lorsque l’on change d’heure. Les personnes âgées sont particulièrement sensibles à ces changements saisonniers. En effet, passée la retraite, de nombreux séniors organisent leurs journées autour de rituels et d’horaires fixes : déjeuner tous les jours à midi pile, levers avant 8 heures avec l’arrivée de la lumière du jour, couchers peu après 21 heures quand le soleil disparaît …
Vous vous reconnaissez ? C’est normal : toutes ces petites habitudes sont dues à votre horloge biologique. Elle permet à votre corps de s’adapter au rythme des journées, par exemple en permettant la régulation de votre température corporelle selon l’heure de la journée, ou encore la sécrétion de mélatonine en signalant à votre cerveau l’absence de lumière quand vous vous couchez.
Contrairement aux personnes plus jeunes, les séniors ont un rythme de vie différent, généralement plus régulier. Puisque vous ne travaillez plus, vos journées peuvent être longues et il est important de les occuper. Il est donc courant chez les séniors d’instaurer des rituels, qui rythment les journées et la semaine : petit déjeuner et déjeuner à la même heure, regarder une émission que vous aimez après le repas, une traditionnelle partie de jeu de société entre voisins tous les jeudis à 14h, faire les courses tous les vendredis à 11 heures, regarder les informations tous les soirs avant de manger …
Cycle du sommeil perturbé
Si ces habitudes vous permettent d’occuper vos journées et de rester actif, elles rendent aussi plus difficile l’adaptation, notamment aux changements d’heures. En effet, votre horloge biologique se règle comme une pendule en fonction de vos rituels. Cependant, à l’arrivée d’une nouvelle saison, certaines de vos habitudes peuvent être bousculées, comme le lever, le coucher, et le cycle du sommeil.
Le sommeil fonctionne généralement par cycle de 24 heures. Il est normal que celui-ci soit perturbé pendant plusieurs jours après un changement d’heure notamment, ou à l’arrivée de l’hiver ou de l’été par exemple. Ces changements de rythme peuvent causer des insomnies, allonger le temps d’endormissement, ou raccourcir votre temps de sommeil. Pourtant, ce cycle joue un rôle très important sur votre énergie et votre moral. Ainsi, la fatigue causée peut réduire la concentration, provoquer des troubles de l’appétit ou encore de l’humeur.
Les effets de l’hiver sur votre moral et votre santé
Hiver rime bien souvent avec froid, mauvais temps et soleil timide. Vous vous levez le matin dans la pénombre, et le soleil disparaît déjà en fin d’après-midi. Les journées sont longues et sombres, et cela peut jouer sur votre santé comme sur votre moral.
Manque de lumière : les risques pour votre santé morale
La lumière est très importante pour le moral. La raison ? Elle sert en quelque sorte de capteur pour l’horloge interne. Avec le manque de lumière, il devient plus difficile pour votre horloge biologique d’informer votre cerveau de l’alternance jour et nuit, ce qui peut exercer une influence sur votre sommeil, et sur votre moral. En effet, quand la nuit tombe, l’horloge biologique indique au cerveau qu’il est l’heure de dormir et donc de démarrer la production de mélatonine, hormone du sommeil, et de stopper celle de sérotonine, hormone de l’éveil et du stress.
Chez certaines personnes, le manque important de lumière peut même se traduire par un trouble affectif saisonnier (TAS). En tant que sénior, le risque peut être encore plus élevé. En effet, avec l’âge, vous êtes plus sensibles aux dépressions, notamment à cause de l’isolement que vous pouvez parfois subir, du manque de lien social et d’activité, ou encore de l’ennui qui peut parfois se faire ressentir et peser sur votre moral.
Routine casanière et manque d’activité : les risques pour votre santé physique
Journées plus longues, absence du soleil, arrivée du mauvais temps … L’hiver diminue souvent l’envie de sortir et de bouger. A l’inverse, le printemps par exemple a plutôt tendance à encourager le mouvement et les sorties. L’arrivée du soleil et les températures douces donnent plus facilement envie de sortir marcher, de faire des balades.
En hiver cependant, de nombreuses personnes ont tendance à rester chez elles, ce qui provoque une baisse d’énergie, un manque de lien social et d’activité. Votre cerveau et votre corps étant moins stimulés, ils produisent moins d’endorphine, une des « hormones du bonheur », sécrétée notamment lors de l’activité physique. L’hiver est donc propice à une routine casanière qui encourage la déprime, surtout chez les personnes âgées, pour qui l’isolement peut s’avérer pesant et difficile à combattre.
Votre système immunitaire mis à rude épreuve
C’est bien connu, l’hiver est également synonyme de rhumes et maux de gorge en tout genre. Pendant cette période de froid et de pluie, les infections virales se font plus nombreuses et plus coriaces, et votre corps doit lutter. Votre système immunitaire est donc davantage sollicité en hiver, ce qui engendre de la fatigue. Pour lutter contre les virus hivernaux, certains séniors ont tendance à rester chez eux. Pourtant, moins sortir signifie emmagasiner moins de lumière du jour, rester seul, s’ennuyer peut-être un peu plus… En plus d’avoir une incidence sur votre moral, ces mauvais réflexes sont également nocifs pour votre système immunitaire. En effet, le protéger de tous les risques extérieurs le fragilise et l’empêche de développer les défenses dont vous avez besoin pour rester en forme.
Comment lutter contre le moral en baisse dû aux changements de saisons ?
Vous exposer à la lumière du soleil, même en hiver
Quand la saison ou l’heure change, votre objectif est de vous adapter le mieux possible à ce nouveau rythme, sans dérégler trop brutalement votre horloge biologique. Il est donc essentiel de sortir prendre l’air et le soleil (même lorsque celui-ci se fait discret) pour absorber une quantité de lumière suffisante à la production de mélatonine une fois le moment de dormir venu. En plus de vous aider à bien dormir (et ce, peu importe la saison), le soleil a aussi des bienfaits sur votre moral et réduit les risques de TAS.
Rester actif, malgré la fatigue
On dit souvent qu’il faut soigner le mal par le mal. Une fois encore, ce dicton s’applique : pour combattre la fatigue hivernale, il faut … rester actif !
A l’approche de l’hiver, il est courant de se sentir plus fatigué que d’ordinaire, ce qui pousse souvent à être moins actif, à dormir plus, à rester dans son canapé… Pourtant, ce n’est pas la bonne solution pour combattre la fatigue. Il est conseillé de continuer à pratiquer une activité, sportive de préférence, mais également culturelle ou artistique, pour stimuler votre corps et votre cerveau. En effet, faire du sport permet à votre organisme de sécréter de la sérotonine et des endorphines, hormones qui permettent de réguler l’humeur et le stress, et pouvant exercer une influence sur la fatigue.
Garder un rythme de vie régulier
Pour faire face aux changements saisonniers, il est important de garder un rythme de vie régulier. S’il peut être tentant de se coucher plus tôt ou plus tard selon les saisons et le coucher ou le lever du soleil, il est cependant important d’écouter son corps. Quand vous sentez le besoin de dormir le soir, c’est qu’il est l’heure pour votre corps de recharger les batteries. Il est déconseillé de lutter contre le sommeil et l’envie de dormir, car cela décale l’heure d’endormissement de votre horloge biologique. A l’approche d’une nouvelle saison ou après un changement d’heure, l’idéal est de ne pas décaler radicalement vos heures de coucher ou de lever. Si besoin, il est préférable de décaler vos heures de réveil et d’endormissement de 15 minutes tous les jours pour vous caler progressivement au rythme des journée et du soleil.
En résumé, les changements saisonniers peuvent être sources de fatigue, de stress, de manque de sommeil ou encore d’isolement chez les séniors. Manque de luminosité, fatigue, fragilité du système immunitaire … Tous ces désagréments causés par les changements de saisons exercent une influence sur le moral des séniors. Pour lutter, il est primordial de sortir prendre la lumière du soleil tous les jours, de rester actif, et de maintenir un rythme de vie régulier.
(Crédits photos : iStock – Cavan Images / Juan Ramón Ramos Rivero)