Depuis quelques années, les récits affligeants de maltraitance dans certaines chaînes d’EHPAD font régulièrement scandale dans la presse. Les résidents, des personnes âgées vulnérables et souvent isolées, y subissent divers mauvais traitements : violence physique, psychologique, financière ou encore négligence. Il convient alors d’effectuer un signalement à l’ARS et de saisir les autorités.
Définition de la maltraitance sur les personnes âgées
Les seniors placés en EHPAD ou en maisons de retraite souffrent souvent d’isolement social. Certains ne reçoivent que peu de visites, tandis que d’autres n’ont plus de proches bienveillants sur lesquels compter, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la maltraitance. Cette dernière peut prendre différentes formes : physique, psychologique, financière ou négligence. La violence physique laisse souvent des traces faciles à observer, telles que des ecchymoses, des fractures ou des blessures visibles. Moins facile à débusquer, la violence psychologique touche l’estime de soi et la confiance en soi, au travers d’humiliations, de remarques désobligeantes ou infantilisantes, par exemple, qui conduisent souvent la victime à se replier sur elle-même.
Avec l’âge, les individus deviennent aussi plus naïfs et fragiles mentalement, ce qui les transforme en proies idéales pour les arnaqueurs de toute sorte. Les détournements de fonds ou de biens de personnes âgées ne sont malheureusement pas rares et sont souvent réalisés par des proches ou des membres de l’entourage. On parle alors de violence financière. Enfin, la négligence consiste, comme son nom l’indique, à « oublier » de s’occuper de la personne dépendante. Il s’agit, par exemple, d’omettre de lui donner ses repas, de lui faire sa toilette ou même de lui prodiguer les soins dont elle a besoin.
Toutes ces formes de maltraitance portent atteinte à la santé mentale ou physique des personnes dépendantes hébergées en EHPAD et, de ce fait, limitées dans leurs possibilités d’action. Il paraît donc indispensable d’effectuer un signalement de l’établissement au plus vite pour éviter que la situation ne s’envenime.
Surveiller le comportement de la victime présumée
La maltraitance de personnes âgées demeure passible d’emprisonnement, tout comme le fait de garder le silence face à une telle situation. Il semble donc primordial de rester vigilant quant à l’état de santé des résidents des EHPAD et autres établissements d’accueil, afin de s’assurer qu’ils ne subissent aucune violence. Des changements brutaux d’attitude peuvent traduire une situation de maltraitance, c’est pourquoi on recommande de prêter attention à plusieurs détails en cas de suspicion de maltraitance : sautes d’humeur, états dépressifs, perte d’appétit, du sommeil ou repli sur soi.
Provoquer le dialogue pour éclaircir la situation
En cas de doute, la première chose à faire consiste à confronter l’auteur présumé des maltraitances. Le dialogue offre une possibilité aux deux parties de s’expliquer pour mieux repartir sur des bases saines, mais attention toutefois à ce que cette discussion ne serve pas uniquement à balayer rapidement un problème plus profond. Si rien ne semble évoluer, il ne faut pas tarder à agir de manière à protéger la victime, dont la vie peut être menacée.
Signalement d’un cas de maltraitance sur une personne âgée
En cas de maltraitance avérée et persistante sur une personne âgée en maison de retraite, il convient d’appeler le centre de contact téléphonique spécialisé au 3977. Les professionnels de ce service sont formés à l’écoute et peuvent orienter les proches des victimes dans les démarches à entreprendre. Ne pas dénoncer une situation de maltraitance expose d’ailleurs à des poursuites judiciaires, notamment pour non-assistance à personne en danger. Les coupables encourent jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Obligation d’alerter les autorités en cas de violences sur une personne âgée
Les sites officiels du gouvernement rappellent que les témoins de maltraitance envers des personnes âgées se trouvent dans l’obligation de saisir les autorités administratives ou judiciaires. Il convient d’abord de prévenir l’ARS (Agence régionale de santé), ainsi que les services du département chargés de la cohésion sociale ou de la protection des populations. Au niveau des autorités judiciaires, le procureur de la République doit être saisi. Le Conseil départemental concerné doit aussi être informé. L’ensemble des démarches pour dénoncer ces violences peut s’effectuer en ligne, par téléphone, par courrier, ou bien sur place, l’essentiel restant de ne pas attendre et de bien communiquer toutes les informations liées à la situation.
(Crédit photo : iStock / Thanasis Zovoilis)