L’année 2021 a pris fin pour laisser sa place à 2022. Cette rentrée se veut dynamique, joviale et en cline à prouver une détermination sans faille pour tenir ses bonnes résolutions. Toutefois, certaines personnes n’ont pas pu vivre des fêtes de fin d’année en famille, dans la joie et la bonne humeur. Un décès, le premier anniversaire de la mort d’un être cher, les souvenirs, sont venus contrarier les festivités. Alors que de nombreuses personnes démarrent l’année avec enthousiasme, d’autres, endeuillées, ont besoin d’être soutenues.
La fin des fêtes, entre soulagement et angoisse
Ce début d’année marque le point de départ psychologique d’un deuil brutal pour celles et ceux qui ont malheureusement perdu quelqu’un pendant les fêtes de fin d’année. Festivités qui, par ailleurs, ont été subies. Si certains ont préféré les célébrer malgré tout, d’autres se sont repliés sur eux-mêmes, et encore plus en ces périodes où l’on a envie de se réunir avec les personnes importantes.
Soulagées de voir les fêtes terminées, les endeuillés peuvent vivre ce début d’année plus calme, avec difficulté.
En effet, chacun reprend un rythme. Les endeuillés se retrouvent seuls, ou doivent reprendre eux-aussi leur travail, leur quotidien, gérer les enfants et l’école, etc. Ce retour à la vie normale peut s’avérer brutal. Voir le monde continuer de vivre alors qu’un être cher a disparu, peut sembler injuste et créer un sentiment de colère intense. C’est la raison pour laquelle, les endeuillés ont besoin de soutien.
Accompagner l’autre dans son deuil
Pour accompagner au mieux un endeuillé, il faut être présent, réellement. Des actes concrets doivent être réalisés. D’une manière assez traditionnelle, il s’agit de leur passer un coup de téléphone régulièrement, voire même de leur rendre visite. Vous pouvez également leur envoyer une carte.
Mais cette nouvelle année est aussi propice aux découvertes. Il s’agit ici d’initier les endeuillés à de nouvelles choses, de nouveaux rituels, qui l’amènent peu à peu à traverser le deuil et accepter la nouvelle vie qui s’annonce. Ainsi, il peut être question de les inviter à déjeuner dans un lieu neutre où il n’y a pas de souvenirs avec le défunt (restaurants, cafés, salons de thé), leur proposer une balade en forêt, ou en bord de mer. Cette reconnexion avec la nature a de véritables effets sur le bien-être des personnes en deuil. Les sons, le vent, les rayons du soleil, apaisent.
Aussi, il est possible d’avoir une approche plus originale pour soutenir un endeuillé, en lui proposant par exemple des activités bien-être autour du deuil. Par exemple, soumettez-lui l’idée d’une séance de massage, de réflexologie plantaire, de sophrologie, de yoga, d’un cours de peinture, de dessin. Ce sont des activités calmes, qui permettent à la fois à l’endeuillé de sortir de chez lui, tout en étant à vos côtés, et en profitant d’une activité relaxante, apaisante pour son mal-être. La personne en deuil pourra ressentir profondément ses émotions, les libérer, les exprimer comme elle le souhaite tout en prenant soin d’elle. C’est aussi l’occasion pour elle de se créer une nouvelle routine, en ce début d’année.
Soutenir, c’est écouter
La mort ne doit pas être un sujet tabou. Lorsqu’un décès survient pendant les fêtes, les endeuillés peuvent réagir de différentes manières :
- En parler, pour extérioriser et laisser les fêtes de côté ;
- Intérioriser au maximum de peur de “gâcher” les fêtes des autres ;
- Intérioriser, car la peine ressentie en cette période où la famille et les amis se retrouvent, est trop forte ;
- Faire comme si de rien n’était, car l’endeuillé est dans une sorte de déni. Tout se bouscule : l’organisation des obsèques en même temps que les fêtes, les gens heureux de se retrouver, l’atmosphère festive qui les entoure. Cela arrive d’autant plus lorsque l’endeuillé a des enfants, et souhaite donc qu’ils puissent fêter Noël sereinement.
- La colère ou le détachement, car les endeuillés qui pleurent la perte d’un être cher durant les fêtes font fasse à une sorte de “pitié” à leur encontre : quel malheur de perdre quelqu’un durant les fêtes / elles ne seront plus jamais les mêmes / il sera marqué à vie / il ne pourra plus jamais les associer à quelque chose de festif /doit-il tout annuler ? / et les enfants, les pauvres, etc.
La Nouvelle année est là et les endeuillés ont donc sûrement besoin de parler à cœur ouvert. Oui, ce qu’ils vivent est injuste. Oui, leurs fêtes de fin d’année ont été gâchées par la perte d’une personne importante dans leur vie. Certains se seront sentis mis de côté, d’autres réaliseront tout juste le malheur qui vient de s’abattre sur leur existence. Un deuxième choc, débuter l’année sans l’autre. Soyez donc l’oreille attentive prête à écouter l’endeuillé. L’écouter, sans chercher à lui remonter le moral à tout prix, à lui faire voir la vie du bon côté. C’est trop tôt. A ce stade, l’endeuillé a besoin de vider son sac, d’exprimer ses émotions, sa colère, ce sentiment d’injustice qui le hante, cette douleur atroce qui lui poignarde le cœur. Sans être jugé, consolé, remotivé. L’année qui s’annonce semble bien longue en ce début janvier. L’endeuillé prend conscience du temps qu’il a devant lui. Douze mois. Une année entière. Le choc.
Les bonnes résolutions
Faire son deuil dès le début d’année est aussi un moyen de prendre de bonnes résolutions pour l’endeuillé.
Vous intervenez ici pour l’accompagner dans sa quête de bien-être. Peut-être voudra-t-il déménager ? Changer de vie ? Profiter davantage de son existence ? Faire de nouvelles choses ? Soutenez-le.
Après un décès, le quotidien change brutalement, les repères ne sont plus les mêmes et il faut composer avec. Ce n’est pas rare de voir des endeuillés initier leur rétablissement en changeant de vie, de passion, en mettant tout en œuvre pour se sentir vivant. Cela peut s’apparenter à une sorte de déni, mais c’est une manière pour eux de s’en sortir et surtout de ne pas se laisser tomber dans la solitude.
Il faut alors trouver le bon compromis. Programmez des activités avec l’endeuillé de temps en temps. Voire même des vacances, ou des projets sur le long terme pour lui permettre de garder espoir, le moral. Toutefois, ne tombez pas dans le “trop”, en occupant plus que de raison l’endeuillé. Les moments de solitude sont importants pour faire face à la réalité de la vie, de la perte.
Penser ensemble aux prochaines fêtes
Cette nouvelle année signe également les dates anniversaires qui s’annoncent difficiles. La Saint Valentin, les anniversaires, la fête des mères, des pères, des grands-parents, les premières vacances seul, et surtout les prochaines fêtes de fin d’année, terriblement angoissantes.
A l’approche du Noël suivant, l’endeuillé, qui n’aura pas terminé son deuil, appréhendera ce moment chargé d’émotion. Là encore, une dualité se présente : célébrer la famille, l’amour, et l’anniversaire de décès de l’être aimé. Comment faire ? Faut-il faire l’impasse sur ces moments de fête ou au contraire les célébrer comme si rien ne s’était passé ? Difficile de faire un choix. Alors que l’an passé, l’endeuillé était très entouré pour faire face aux fêtes de fin d’année, les gens ont repris leurs habitudes, mais aussi du recul sur la perte qui les touche de plus ou moins près.
Ainsi, à l’approche de ces prochaines fêtes, soyez présent pour l’endeuillé. Aidez-le à créer de nouveaux rituels, à son image, à son rythme. Cela peut passer par l’achat d’un nouveau sapin de Noël, de nouvelles décorations, mais aussi par des sessions shopping, des gestes symboliques, des fêtes originales comme un voyage à la neige ou au restaurant plutôt que de célébrer le Réveillon à domicile, là où les souvenirs demeurent.
Soutenir une personne qui a perdu un être cher durant les fêtes de fin d’année est difficile. C’est un accompagnement sur le long terme, qui doit se faire dès les premiers moments du deuil. Aussi, la nouvelle année est l’occasion de soutenir davantage l’endeuillé, car cela marque un avant-après.
(Crédit photo : iStock)