Depuis quelques années, le mouvement “Death Positive” est en effervescence, principalement chez les jeunes. La tendance du moment veut que l’on soit davantage optimiste, en accord avec soi-même sur base de méditation, de yoga, d’alimentation saine… Le principe du Death Positive semble s’inscrire dans cette mouvance.
Etre “Death Positive”, qu’est ce que c’est ?
Le mouvement “Death Positive” est avant tout un état d’esprit visant à appréhender la mort de façon positive en la désacralisant. En France, la mort est un sujet tabou voire même source de thanatophobie (=peur de la mort) alors qu’en Amérique, cela semble se démocratiser. La société en a peur, préfère ne pas l’envisager par souci de se porter l’œil ou de se démoraliser. En effet, bon nombre de personnes vivent aujourd’hui dans le déni, on une peur bleue de mourir, et paniquent même à l’idée de tomber malade, de perdre un parent. L’être humain sait pourtant que la mort est un passage obligé de la vie, mais il refoule cette peur au fin fond de sa conscience pour pouvoir se lever chaque matin sans angoisser.
Etre “Death positive”, c’est donc accepter la mort, en prendre conscience. C’est s’y confronter, en s’informant, en la comprenant, en l’anticipant.
Vivre en pensant Death Positive
Comment cet état d’esprit se manifeste-t-il au quotidien ? Bien sûr, vous n’allez pas vous lever chaque matin avec pour objectif principal de parler de la mort tout au long de la journée. Etre Death positive c’est par exemple :
- Parler de la fin de vie avec ses proches ouvertement, sans tabou. Demander quelle fin de vie votre proche envisage, ce que vous-même vous souhaiteriez pour vous…
- Ne pas avoir peur de s’informer sur le passage de la vie à la mort. D’une manière très factuelle : mourir, c’est quoi ? Quelles sont les étapes de la mort ? Quel impact sur le corps ? Scientifiquement parlant, que se passe-t-il quand on meurt ?
- Vivre plus intensément. On accepte justement que la mort ne survient qu’une seule fois et qu’elle doit nous pousser à vivre un quotidien plus en accord avec ses valeurs, ses rêves, ses envies profondes.
- C’est aussi penser à ce que sa mort implique dans la société : les dépenses liées aux obsèques, un service qui n’est pas le même pour tout le monde, la pollution, l’impact sur les proches…
- L’appréhension liée à la découverte d’une maladie peut être gérée plus facilement : on ne sait que trop peu combien il est important d’être positif, plein d’espoir, pour guérir d’une maladie. C’est donc se confronter à elle, s’informer, étudier toutes les perspectives envisageables.
- Dans certains cas/religions, la mort est aussi synonyme de passage dans l’au-delà et cette idée permet d’appréhender ce moment avec plus de douceur.
Agir Death Positive
Comment répercuter cet état d’esprit sur sa manière d’agir quotidiennement ?
- Vous pouvez déjà, qu’importe votre âge, vous intéresser à la manière dont vous souhaitez finir votre vie (à domicile, en établissements spécialisés ?) ;
- Rédigez vos directives de fin de vie (possible à partir de 18 ans) notamment pour les soins à vous apporter quand viendra l’heure (soins palliatifs, soins curatifs…) ;
- Sachez quel type d’hommage vous souhaitez (inhumation, crémation), quel type de cercueil (écologique…) en vous rendant chez un professionnel qui sera ravi de vous accompagner ;
- Souscrivez un contrat prévoyance obsèques dans le cas où vous souhaitez anticiper ces formalités pour vous soulager vous-même ou vos proches ;
- Vous intéresser aux quelques entreprises, qui se démocratisent de plus en plus en France bien que timidement, spécialisées dans l’accompagnement en fin de vie (Odella.fr par exemple, avec ses fiches pratiques, Happy End, qui organise et personnalise des obsèques à l’image du défunt…)
Il semblerait donc que vivre en étant Death positive s’inscrive facilement dans le quotidien des personnes qui s’y raccrochent, tant sur leur mental que dans leurs actes. La société tend à diaboliser la mort, à la rendre menaçante. Transformer cette peur en une force peut permettre à de nombreuses personnes de vivre plus sereinement.
(Crédit photo : istock)