Constater la perte d’autonomie d’un proche âgé ou en situation de handicap peut sembler compliqué, car certains symptômes restent liés à l’âge. Pourtant, certains signes ne trompent pas : pertes récurrentes de mémoire ou d’équilibre, changements d’humeur, difficultés à se déplacer ou à s’alimenter… Plusieurs solutions existent pour accompagner les seniors dans cette épreuve, de l’EHPAD au maintien à domicile.
Quels éléments surveiller en cas de perte d’autonomie d’un proche âgé ?
La perte d’autonomie d’une personne âgée ou en situation de handicap peut se repérer suivant une définition assez simple : un individu se trouve en perte d’autonomie s’il ne peut plus effectuer par lui-même des actes de sa vie quotidienne et s’il ne peut plus rester dans son environnement habituel sans risquer de se faire du mal. Les conséquences d’une telle situation peuvent s’avérer multiples : placement en EHPAD ou en maison de retraite, aides au maintien à domicile… C’est pourquoi il paraît primordial de rester le plus neutre possible afin de bien identifier le problème et de trouver la solution la plus adaptée pour y répondre.
Guetter les symptômes physiques
La perte d’autonomie d’un proche s’observe de façon concrète, plusieurs gestes et attitudes peuvent mettre la puce à l’oreille. Tout d’abord, il convient de surveiller l’état de fatigue du senior. Une fatigue chronique importante constitue l’un des premiers signes d’une perte d’autonomie à venir. De plus, si la personne éprouve de plus en plus de difficultés à effectuer des actes de base du quotidien, comme préparer ses repas, conduire ou même se lever et se coucher, par exemple, mieux vaut se montrer vigilant.
Enfin, la perte d’équilibre représente l’un des principaux signaux d’alerte : une personne âgée a souvent tendance à tomber, car, faute d’efforts, sa masse musculaire faiblit et rend le moindre déplacement très pénible. De ce fait, des troubles de l’équilibre peuvent rapidement survenir, accompagnés de problèmes de santé potentiellement graves, tels que les fractures du col du fémur ou des traumas.
Comportements et changements psychiques
En plus de ces symptômes physiques, certains comportements peuvent indiquer une perte d’autonomie chez les personnes âgées. Les changements d’humeur brutaux, l’irritabilité, l’agressivité ou la déprime représentent des signaux à ne pas négliger. De même, si le senior modifie brusquement son alimentation ou ses habitudes, s’il manifeste moins d’entrain pour réaliser des tâches qui l’intéressaient auparavant, il convient de se montrer vigilant.
La perte de mémoire et les oublis récurrents d’informations, ainsi que les difficultés à s’exprimer constituent également des symptômes typiques d’une perte d’autonomie. Souvent, les seniors manifestent un certain désintérêt pour la nourriture ou même pour la vie en général, ce qui se traduit par un état dépressif qu’il est important de surveiller pour éviter que la personne ne se laisse trop aller. Enfin, parmi les signes qui ne trompent pas, une baisse de l’hygiène corporelle indique bien souvent que la personne ne peut plus prendre soin d’elle et a besoin d’aide pour le faire.
Rester neutre en tant que proche aidant
Constater le déclin de l’état de santé d’un être cher demeure très douloureux et difficile. Si certains comportements restent liés à l’âge, comme les troubles ponctuels de la mémoire ou le ralentissement des mouvements, d’autres attitudes traduisent bel et bien une perte d’autonomie. Il existe des outils pour garder un regard neutre sur la situation, notamment les grilles AGGIR et AVQ.
Surveiller l’évolution de l’état de santé de son proche grâce à des critères neutres
Les grilles médicales AGGIR – Autonomie, Gérontologie, Groupes Iso-Ressources – et AVQ – Actes de la Vie Quotidienne – permettent de déterminer l’état de dépendance d’un proche sur une échelle de 6 niveaux à partir de 17 comportements du quotidien.
Selon la grille AGGIR, un individu de niveau GIR 1 a besoin d’une présence continue indispensable, donc potentiellement d’un placement en EHPAD ou en établissement spécialisé, tandis qu’un senior niveau GIR 6 s’avère encore autonome.
La grille AVQ vient compléter cette première analyse et se base sur 6 actes de la vie quotidienne : l’alimentation, la toilette, l’habillement, les facultés de déplacement et les transferts ainsi que la continence.
Prendre du recul en tant que proche aidant
Observer cette situation d’un œil neutre se révèle souvent bien difficile lorsqu’il s’agit d’un proche âgé ou en situation de handicap. Pour aider les aidants familiaux à prendre du recul et ainsi leur permettre de prendre les meilleures décisions possibles, l’État propose notamment le droit au répit. Ce dispositif garantit la prise en charge temporaire de l’individu dépendant par des professionnels afin que l’aidant puisse souffler, partir en vacances et se reposer.
(Crédit photo : iStock / Catherine Falls Commercial)