Le bouddhisme, ou religion du Bouddha, est une croyance venue tout droit d’Inde, de Chine et du Népal, principalement. Le bouddhisme repose en partie sur l’éveil spirituel sur fond de méditation, de prières, d’offrandes diverses. Aussi, cette religion, ou philosophie de vie pour certains, demande le respect de certains rites funéraires entourant la disparition d’êtres chers. Quels sont ces rites funéraires ? Comment la mort est-elle considérée dans la religion bouddhiste ? Explications.
Mourir pour se réincarner
Les bouddhistes conçoivent la mort comme un accès à la réincarnation. Se réincarner, c’est permettre à l’âme de l’être cher disparu d’intégrer un nouveau corps et donc de vivre une nouvelle vie.
Aussi, pour respecter cette réincarnation et lui donner toutes les chances de réussir, les bouddhistes ont à cœur de suivre plusieurs rites bien précis entourant l’agonie, le positionnement du corps du défunt, et son enterrement.
On comprend alors que les bouddhistes ne voient pas la mort comme la fin mais le début d’une métamorphose, le passage d’un état à un autre. Et ce processus de réincarnation repose essentiellement sur le Karma. Terme sanskrit (d’origine indo-européenne), le Karma entoure l’ensemble des actes passés commis par un individu, ayant des répercussions sur sa vie présente, d’après le principe de cause à effet. Ainsi, les actions physiques et spirituelles du passé déterminent le bon déroulement ou non de cette réincarnation chez les bouddhistes. Un “bon” bouddhiste recouvrera la vie sous la forme humaine ou celle d’une divinité. Si de son vivant, le défunt n’a pas mené de belles actions, il se métamorphosera en animal ou en puissance démoniaque.
Le processus de la réincarnation
La réincarnation d’un bouddhiste se passe en trois temps importants.
Tout d’abord, il y a la phase du Chikhai bardo, ou étape du trépas. Cette étape survient dès la fin de vie, lorsque le défunt rend son dernier souffle. Il a alors deux options : soit il rejoint la lumière de l’esprit, soit il perd conscience durant une semaine.
Ensuite vient la phase du Chonyid bardo. L’âme du défunt doit choisir sa voie. Souhaite-t-il se réincarner en dieu ? Si oui, lequel ? Serait-ce une divinité pacifique ou démoniaque ? A ce stade, les bouddhistes admettent que le défunt puisse choisir de ne pas se réincarner.
Enfin, vient l’heure du Sidpa bardo. La métamorphose arrive à son terme. L’âme du défunt reprend vie. Le karma fait son apparition et permet au disparu de juger sa vie passée. Le souverain du Royaume des Morts, Yama, accueille l’âme du défunt pour lui permettre de se réincarner dans un nouveau corps.
A noter que durant tout ce processus bien précis, les proches du défunt doivent l’accompagner par des prières. D’ailleurs, le livre sacré dédié à ces prières s’appelle le Bardo Thödol. Il a pour vocation de faciliter la libération de l’âme de l’être cher disparu.
Les soins apportés au défunt, de la fin de vie au dernier souffle
Comme expliqué précédemment, les rites bouddhistes démarrent dès l’agonie d’une personne mourante. Les bouddhistes ont à cœur d’accompagner leurs proches dans la fin de vie.
Ainsi, la religion bouddhiste insiste sur le besoin d’accompagner l’agonie de l’être cher dans le calme, la sérénité, l’apaisement. Ils doivent tout mettre en œuvre pour que la fin de vie se passe le plus sereinement possible afin de permettre une réincarnation de l’âme au dernier souffle.
Cela demande aux bouddhistes une force mentale car ils ne doivent ni montrer leur peine, ni pleurer face à leur proche mourant. En effet, cela pourrait empêcher le défunt d’accéder à la réincarnation.
Lorsque l’être cher a rendu son dernier souffle, ses proches doivent alors préparer le corps. Pour ce faire, les bouddhistes positionnent le défunt à l’instar de Bouddha à sa mort. Ainsi, ils tournent le corps sur le côté droit. La main gauche doit s’appuyer sur la jambe gauche. La main droite, quant à elle, soutient la mâchoire. Il s’agit alors de mettre le corps dans la position du “lion couché”.
Ensuite, le haut du crâne du défunt est manipulé afin de permettre à sa conscience de s’élever. Aussi, le visage du défunt peut être recouvert de cire, des pièces d’argent peuvent être placées dans sa bouche, et son corps peut être enveloppé dans des draps blancs.
Durant la veillée funèbre, les proches du défunt l’accompagnent dans le processus de réincarnation. Ils lisent des prières, des textes sacrés.
L’enterrement du défunt
Chez les bouddhistes, la crémation est acceptée puisque Bouddha a choisi cette méthode de sépulture. Ainsi, une fois le corps du défunt préparé, l’usage veut que l’on conduise la dépouille jusqu’au caveau.
Généralement, les proches assistent alors à la crémation du défunt, sur le bûcher.
A noter qu’en France, cette méthode est régie par les crématoriums. Les proches peuvent suivre l’entrée du cercueil dans le four de crémation depuis une vitre ou une retransmission vidéo seulement. Sinon, les Bouddhistes peuvent faire le choix d’un enterrement classique, sans crémation.
Ensuite, les cendres sont recueillies pour être inhumées sur fond de prières, d’offrandes florales. Les Bouddhistes ont pour coutume de faire construire de grandes sépultures, très colorées et riches de fleurs vives.
La cérémonie funéraire se termine alors par les prières de la famille, au temple.
Les rites funéraires bouddhistes accompagnent donc l’âme du défunt jusqu’à sa réincarnation. Processus très strict, cette métamorphose demande de respecter plusieurs rites funéraires pour permettre l’éveil spirituel de l’âme de l’être cher disparu.
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