Alors que le métier de « wedding planner » (organisateur de mariage) est en plein boom en France, celui de « death planner » (organisateur de funérailles) commence peu à peu à se faire une place. Avec des prémisses timides en France, la profession se démocratise déjà dans certains pays.
Death planner : une profession qui gagne à être connue en France
Nous avions déjà évoqué avec vous le métier de thanatopracteur, ce nouvel article est l’occasion de passer au crible celui de death planner, encore peu connu des Français et trop souvent assimilé à celui des pompes funèbres. Lors d’un webinaire « La mort, le dernier tabou », organisé le 10 décembre 2020, Juliette Viatte Caillot-Vaslot, Rédactrice en Chef chez Géroscopie, s’interrogeait sur l’avenir du métier. A l’heure où les fêtes de naissance, de mariage et d’anniversaire explosent, pourquoi les célébrations autour de la mort sont-elles encore aujourd’hui si taboues en France ?
Les professions autour du funéraire ne cessent de se développer, et les death planners en font partie. Il s’agit de célébrants laïques qui, comme pour des mariages civils, peuvent intervenir lors des obsèques par le biais de prestations sur-mesure : aider les familles à rédiger des éloges funèbres, créer avec elles des rituels, choisir une musique personnalisée, organiser une cérémonie à l’image du défunt… Le métier est très développé dans les pays anglo-saxons mais n’en est encore qu’à ses débuts dans l’Hexagone. Sarah Dumont, Fondatrice de Happy End, expliquait lors de ce même webinaire « De nos jours, nous avons des consultants pour tout, y compris des coachs en décoration (…) La profession de death planner me semble aujourd’hui indispensable pour accompagner les personnes endeuillées ».
Death planning : la possibilité d’anticiper son décès
Certaines entreprises de pompes funèbres commencent à intégrer dans leurs services ce type de prestations et il y a fort à parier que le métier prenne de l’ampleur dans le futur. L’objectif du death planner est de préparer l’hommage qui sera rendu au défunt afin de célébrer sa mémoire. Des fleurs à la musique, en passant par un éventuel repas après la cérémonie, plusieurs solutions existent pour commémorer un proche de façon unique.
Si le death planner offre aux familles la possibilité d’organiser une cérémonie funèbre au plus près de leurs attentes, il est également à la disposition de tous au cours d’une vie, notamment lorsqu’une personne souhaite anticiper son décès et veiller à ce que ses obsèques soient organisées de A à Z selon ses propres volontés. Partant du principe que l’on planifie son mariage, Lionel Abbo, auteur de « Pour que le jour de votre mort soit le plus beau de votre vie », a souhaité répondre à la question « Et pourquoi ne planifie-t-on pas sa mort ? ». L’ouvrage au ton humoristique met en lumière la profession de death planner et le fait de « mourir en grandes pompes » avec des funérailles sur-mesure. L’auteur explique : « La mort reste un sujet tabou, sacralisé que j’ai souhaité dépoussiérer ».
La mort perçue différemment en fonction des pays
Si la majorité des Français entretiennent aujourd’hui un rapport tabou, ou tout du moins discret, à la mort, ce n’est pas le cas dans d’autres pays. Prenons l’exemple du Mexique, qui célèbre les personnes défuntes de manière très festive à l’occasion de la « Día de Muertos » (jour des morts). Les habitants ont pour habitude de se rendre dans les cimetières pour nettoyer les tombes, y déposer des bougies, chanter, danser et lancer des pétales de fleurs au sol.
Même chose à Madagascar, où la population organise une cérémonie très festive en l’honneur des défunts. Là encore, la tristesse n’est pas de rigueur puisque, selon les régions, on danse, on ouvre le tombeau ou on nettoie les ossements. Les Chinois honorent quant à eux leurs ancêtres en décorant et en nettoyant les tombes, mais également en brûlant de faux billets. Si les Français sont encore nombreux à rester sur la réserve quant à la mort et au métier de death planner, mais face à la diversité des cultures, on comprend pourquoi la profession est bien plus démocratisée à l’étranger.
(Crédit photo : istock)