Le secteur du funéraire regroupe une grande diversité de métiers, parmi lesquels celui de thanatopracteur. Méconnu du grand public, ce professionnel a pour mission d’intervenir sur le corps d’un défunt, à la demande de la famille, pour une réalisation de soins dans le plus strict respect de la personne décédée et de la déontologie de la profession. Comment accède-t-on à ce métier ? Quel niveau d’études est demandé ? Quelles sont les qualités indispensables dont disposer ? Le point.
Qu’est-ce qu’un thanatopracteur ?
Le thanatopracteur intervient sur le corps d’un défunt, sur demande des proches, afin de le rendre présentable et de ralentir le processus de décomposition. En pratique, cela consiste à remplacer les fluides corporels par un produit antiseptique à base de formol, appelé Formaldéhyde. Celui-ci permet de stopper l’évolution bactérienne et de ralentir la destruction cellulaire conduisant à la décomposition des tissus. D’autres types de soins s’ajoutent généralement à cette injection, les plus fréquents étant les soins d’hygiène et de présentation, qui consistent à apprêter le défunt afin de le rendre digne aux yeux de la famille. Le thanatopracteur doit ainsi désinfecter son corps, le nettoyer, l’habiller et le coiffer, mais également restaurer son visage à l’aide de cire et de produits cosmétiques.
De manière générale, l’ensemble de ces soins post-mortem dure entre 1h30 et 2h00, parfois davantage. Le métier n’est pas sans risque. En effet, l’utilisation de produits spécifiques et d’instruments tranchants peut conduire à une intoxication ou à une blessure. Le risque nosocomial doit aussi être pris en compte, dans le cas où le défunt séjournait auparavant dans un hôpital. Sur le territoire national, 1 décès sur 4 en France donnerait lieu à l’intervention d’un thanatopracteur selon le Centre d’Information et de Documentation Jeunesse. A noter que certaines religions comme la religion musulmane, orthodoxe ou juive ne tolèrent pas cette pratique.
Les études et qualités pour devenir thanatopracteur
Pour devenir thanatopracteur, un niveau bac scientifique ou médico-social est nécessaire. L’accès à la profession passe par l’obtention du diplôme national de thanatopracteur. Les candidats doivent avoir suivi les formations théoriques et pratiques dont les durées, les matières enseignées et les modalités de cursus sont déterminées dans l’arrêté du 18 mai 2010. Il est également possible de préparer en un an le diplôme technique de thanatopraxie à l’université Claude-Bernard de Lyon ou le diplôme universitaire thanatopraxie à Angers. Il existe enfin des écoles privées, plus onéreuses, comme l’École nationale des métiers du funéraire ou l’Institut français de formation des professions du funéraire.
Par ailleurs, la profession nécessite diverses qualités humaines, notamment un bon équilibre psychologique, une maîtrise émotionnelle à toutes épreuves ainsi qu’une grande disponibilité. Le candidat à ce métier doit aussi savoir faire preuve de discrétion, surtout lorsqu’il intervient au domicile des familles endeuillées, de sang-froid et d’une grande minutie. Le thanatopracteur doit être particulièrement précis dans ses soins et disposer d’une bonne résistance physique, notamment lorsque les corps sont lourds. Enfin, il doit être capable de travailler seul, bien qu’il soit régulièrement en contact avec les familles et/ou les services funéraires, connaître et respecter les lois relatives à la manipulation des cadavres, et savoir éprouver un profond respect et de l’empathie sans tomber dans l’émotivité.
Un métier à l’avenir certain
La thanatopraxie est une véritable vocation. Selon le Centre d’Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ), un débutant exerçant pour une entreprise de pompes funèbres ou un service municipal peut prétendre à un salaire mensuel compris entre le SMIC et 1 550€ brut. S’il exerce à son compte, le thanatopracteur peut toucher entre 2 000€ et 4 000€ brut par mois. Quoi qu’on en dise, il s’agit d’un secteur en devenir en France. En effet, rares sont les proches qui ne sollicitent pas les services d’un thanatopracteur lors d’un décès, ce qui explique le nombre d’offres d’emplois qui grimpe en flèche. De plus, l’accès au marché du travail reste simple pour les nouveaux diplômés du fait de la pluralité des employeurs : services de pompes funèbres, infrastructures intercommunales, hôpitaux, écoles de médecine, etc.
Les évolutions de carrière sont elles aussi nombreuses et ces professionnels peuvent décider de changer de carrière pour devenir directeurs d’agence funéraire, maîtres de cérémonie, ou encore de reprendre leurs études pour se diriger vers le milieu médico-légal. Dans tous les cas, les missions du thanatopracteur sont très réglementées. Son intervention doit faire l’objet d’une autorisation du maire de la commune du lieu de décès ou du lieu où les soins sont réalisés. Il doit également obtenir différents éléments obligatoires, parmi lesquels le certificat de décès.
(Crédit photo : iStock)