Ils se présentent comme des notaires et vous annoncent que vous êtes l’heureux bénéficiaire d’une assurance vie ! C’est pourtant une arnaque qui mène non seulement au vol de plusieurs milliers d’euros, mais aussi à l’usurpation d’identité.
Découvrez comment fonctionne l’escroquerie et les moyens de ne pas tomber dans le piège de la fausse assurance vie.
Le piège de la fausse assurance vie
C’est une escroquerie bien huilée, qui s’est particulièrement bien développée pendant la crise sanitaire. Un prétendu notaire vous contacte, il vous informe que vous êtes le bénéficiaire d’une assurance vie. Auparavant, il est allé chercher le nom du défunt dont vous êtes proche, en consultant simplement les avis de décès, très faciles à trouver sur Internet. Il se présente avec les nom et prénom d’un notaire en activité dans la ville du défunt et dispose même d’un site en ligne. Tout est en place pour vous donner l’illusion d’une apparence sérieuse et vous harponner.
Le faux notaire vous apprend qu’une assurance vie, dont la somme est alléchante, vous attend. Pour ouvrir les formalités et mettre les fonds à votre disposition, il prétend avoir besoin de vos coordonnées (parfois de votre carte d’identité) ainsi que d’une avance des frais. Le piège se referme dès lors que vous envoyez vos documents d’identité. Ces derniers pourront être réutilisés à votre insu. Quant à la somme d’argent réclamée, elle est souvent proportionnelle au montant promis et peut s’élever très haut.
Au moins 1 million d’euros auraient été détournés par ces escrocs. Ils appartiendraient à un réseau connu des forces de l’ordre et contre lequel plusieurs enquêtes ont déjà été ouvertes. Les premiers signalements ont commencé en France en 2020. Ils auraient fait, depuis, des dizaines de victimes : des personnes endeuillées et fragilisées, se croyant bénéficiaires d’une belle somme d’argent, et finalement escroquées…
Comment éviter de se faire avoir par un faux héritage d’assurance vie ?
Plusieurs moyens vous permettront de vérifier qu’il s’agit d’une tentative d’escroquerie :
- Contactez la chambre interdépartementale des notaires. Demandez les coordonnées téléphoniques du « notaire » qui vous a contacté et appelez-le au numéro indiqué. Ne vous fiez pas à Internet qui peut héberger de faux sites.
- Téléphonez à l’AGIRA (Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance), organisme professionnel de l’assurance qui centralise, entre autres, les recherches d’assurances vie. En effet, depuis la loi du 15 décembre 2005, toute personne physique ou morale est en droit de demander à être informée de l’existence d’une assurance vie dont elle serait bénéficiaire. L’AGIRA transmet ces demandes à tous les assureurs afin de remonter les informations.
- Si le décès a plus de 10 ans, le site de l’organisme Ciclade permet de vérifier les fonds non réclamés et issus de comptes bancaires, comptes d’épargne salariale ou assurances vie. Il est géré par la Caisse des dépôts. Vous devrez alors présenter plusieurs documents relatifs au défunt :
- Ses nom et prénom ;
- Sa date de naissance et celle de son décès ;
- Sa nationalité ;
- Son pays de résidence ;
- L’adresse de son dernier domicile.
Si vos informations mènent à un compte quelconque, vous devrez ensuite constituer un dossier qui sera soumis à validation afin que les fonds vous soient transférés.
Bénéficiaires d’une assurance vie : ce que vous devez savoir
Aucun notaire ne peut être en possession des fonds d’une assurance vie. En effet, ils sont détenus par l’assureur auprès duquel le défunt a souscrit le contrat. Et seul l’assureur peut débloquer les fonds.
Par ailleurs, c’est à l’assureur, et non au notaire, d’informer le bénéficiaire de l’existence d’une clause en votre faveur dans l’assurance vie.
Enfin, pour que de tels agissements cessent, il est important que le notaire, dont l’identité a été usurpée, soit prévenu afin qu’il puisse porter plainte.
Lors d’un décès, quand vous souhaitez savoir si le défunt a effectué des placements sur des assurances vie dont vous êtes bénéficiaire, adoptez vous-même les démarches, mais ne répondez pas à une sollicitation téléphonique.
Malgré le développement de ces arnaques, le placement de son capital sur une assurance vie s’avère particulièrement intéressant pour son rendement et sa fiscalité. Cet outil d’épargne peut être souscrit auprès d’une banque comme d’une assurance.
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